Vallée de la Nubra
Vallée frontière, la vallée de la Nubra aux portes de la route de la soie est accessible seulement depuis 1995 par un col de 5400m.
« Marcher, c'est retrouver son instinct primitif, sa place et sa vraie position, son équilibre mental et physique. C'est aller avec soi, sans autre recours que ses jambes et sa tête. Sans autre moteur que celui du coeur, celui du moral. »
Marche et rêve, Jacques Lanzmann
Parc national chilien, Torres del Paine est situé entre la cordillère des Andes et la steppe de Patagonie. Il appartient à la région de Magallanes et de l’Antarctique chilien.
Le parc est créé en . Il est déclaré réserve de biosphère en par l’UNESCO
Le trek W est l’un des plus célèbres itinéraires de randonnées au monde.
C’est un itinéraire de 85 kilomètres de marche sur 5 jours tire son nom de la forme de son tracé, en W.
Des montagnes cachées dans la brume aux glaciers aux reflets bleutés, sur cette randonnée, le vent souffle souvent très fort et la météo est très changeante.
Le point le plus célèbre de ce trek est une longue ascencion vers un lac surplombé de trois sommets de granite “Las Tres Torres”.
Après 1h30 de bus et un lever de soleil sur la Patagonie, nous arrivons au camping Le Central, point de départ de ces 5 jours à venir.
Nous, ce sont les 3 copains avec qui je partagerai cette première randonnée du projet, la première grosse étape de ce tour du monde.
Nous montons la tente, posons nos sacs et nous mettons route pour la première branche du W, Las Tres Torres.
C’est un peu plus de 21km et 1230m de dénivelé positif qui nous attendent pour plus de 5h de marche (8h annoncées par les panneaux).
La première partie est plutôt tranquille. Un lac magnifique au nom imprononçable derrière nous (le Lago Nordenskjöld), un passage très exposé au vent (le Passeo del Vento), nous montons tranquillement vers le refuge Chileno, où nous faisons notre première pause repas.
Le chemin vers Las Tres Torres est encore long. Nous partons au pas de course parce qu’il est déjà tard et que le chemin ferme à 14h. Après un joli passage dans les bois, le sentier se corse et devient plus raide. Le sous-bois devient moraine et le sentier monte à pic. Au bout de 45 minutes de marche rapide, dépassant beaucoup de monde en voulant rattraper les copains que je pense loin devant (qui en fait ne le sont pas tant), au bout d’une heure d’effort où le pierrier semble ne jamais se finir et où le ciel s’assombrit de minutes en minutes, au bout d’une heure où le temps semble bien trop long, enfin, l’arrivée.
Derrière un gros rocher se dévoile soudain un lac turquoise. Je lève la tête et Las Tres Torres sont là, majestueuses, surplombant le lac et transperçants la brume. Je ne peux retenir mes larmes.
Un mélange de fierté, d’accomplissement et de joie. Plein d’émotions se bousculent et se mélangent. Derrière mes lunettes, je laisse couler ces quelques larmes avec pudeur avant de rejoindre les copains. Je me rend compte ici que je suis à nouveau capable de faire de grosses randonnées difficiles. J’ai retrouvé mon niveau « d’avant ». Avant la maladie, avant toutes ces épreuves. Cette vague d’émotion qui prend le dessus sur le souffle court et la fatigue est violente, mais elle est belle. Je me sens bien, à ma place et en pleine forme.
Nous profiterons des lieux finalement bondés de monde avant de redescendre sous la pluie. Un bon repas au réchaud, un magnifique coucher de soleil et une douche chaude plus tard, nous allons nous coucher sous un magnifique ciel étoilé.
Après un bon petit déjeuner, il est temps de plier les tentes et de se remettre en route. Cette journée de marche se fera avec les sacs sur le dos.
C’est 16,5km et 600m de dénivelé qui nous attendent.
Nous longeons le lac au nom imprononçable à flanc de montagne et enchainons les kilomètres entourés de paysages magnifiques. Le chemin ne cesse de monter et descendre. Nous arrivons enfin au refuge Cuernos qui ne sera finalement pas notre point d’arrivé.
En effet, nous sommes en fin de saison et le parc commence à fermer avant l’hiver. Nous avons étés relogés au camping Frances quelques kilomètres plus loin. Ce camping est dans les bois, dans une très belle forêt où des plateformes sont aménagées pour poser les tentes.
Nous profitons des aménagements très confortables (des douches bien mieux que dans la plupart des auberges.. le luxe pour un camping !) et d’un bon repas avant de monter la tente à la nuit tombée.
Le lendemain sera une grosse journée, nous allons nous coucher après une chouette soirée à discuter autour d’un repas à base de pâtes et soupe.
Tout au long du trek, la plupart des noms des sites sont tournés vers l’Europe en hommage aux premiers explorateurs du parc.
En effet, les indigènes n’étaient pas intéressés par l’alpinisme et c’est les européens en arrivant ici, qui se sont lancés à la conquête de ces sommets et glaciers.
C’est pour cette raison que les lacs, campings et miradors portent des noms européens, en fonction des nationalités qui ont nommés ces lieux en premiers.
Nous quittons le camping Frances avec nos sac à dos, et les posons quelques 2 kilomètres plus tard au camping Italiano.
C’est ici que va commencer l’ascension pour la deuxième branche du W, le Mirador Britanico.
Le temps est au beau fixe, la journée s’annonce belle malgré le programme de 26km pour 1100m de dénivelé.
Une première étape au Mirador Valle del Francès nous offre un magnifique point de vue sur le glacier du même nom. Nous guettons les avalanches raisonnants dans la vallée, ébahis par la beauté du glacier évoluant à flanc de montagne.
Après une longue pause à observer chaque névé, crevasse et moraine, nous nous remettons en route pour le Mirador Britànico.
Le sentier chemine au coeur de l’automne patagonien. Le vent souffle fort et les couleurs rougeoyantes contrastent avec les sommets enneigés. Le chemin débouche sur un immense cirque de granit sous une lumière magnifique. Nous immortalisons ce moment avant de redescendre pour manger, récupérer nos sacs et nous remettre en route pour la deuxième partie de la journée.
C’est à ce moment là que le temps se gâte.
Il nous reste 12km à parcourir et la pluie décide de nous accompagner pour la fin de cette longue journée.
Le chemin est pourtant joli, longeant à nouveau le lac avec un magnifique arc-en-ciel nous guidant un long moment.
La pluie redouble d’intensité, il fait froid et je peste contre ce chemin bien trop long.
J’arrive enfin au refuge Paine Grande 1h avant les copains. Je suis frigorifiée, fatiguée et de mauvaise humeur.
Je monte la tente sous la pluie et le vent. Le camping est immense et il y a une vraie séparation entre ceux qui payent pour dormir en dur et les campeurs. Un bon repas chaud plus tard, je suis épuisée et saoulée et file me coucher sans demander mon reste.
Demain sera un jour meilleur !
Le 4ème jour, la journée s’annonce plus calme. 11,5km et 500m de dénivelé.
Le chemin monte doucement sans difficultés pour changer de vallon. Les couleurs d’automne nous accompagnent toujours, le temps est magnifique et mon humeur grognon de la veille est passée. Le vent souffle très fort et la descente vers le dernier camping du trek est plus compliqué que le début. A flanc de montagne, nous descendons le cours du ruisseau prudemment, nos gros sacs sur le dos.
Nous arrivons au camping Grey pour le repas de midi (encore et toujours des sandwichs !) et profitons d’une bonne sieste au soleil.
L’après-midi se passe tranquillement, nous marchons quelques minutes vers un point de vue sur le glacier Grey et nous prenons une claque devant la beauté du lieu. Quelle émotion ! Des icebergs énormes dérivent sur le lac et juste derrière, un immense glacier dont les bleus contrastent avec les rouges de l’automne. Nous restons un long moment à contempler ce paysage incroyable, jusqu’à ce que le vent fort me déclenche une crise d’asthme et me ramène à la réalité. Au bout de 4 jours de marche à un bon rythme, la fatigue se fait sentir et mon corps me rappel à mes limites.
Nous rentrons tranquillement au camping et profitons de ce dernier repas partagé autour du réchaud. Pâtes – soupe, pour changer des derniers jours !
Pour le dernier jour, nous redescendons tranquillement à Paine Grande pour finir cette randonnée. Au programme, 12km et 650m de dénivelé.
Une pluie fine nous accompagne et le vent est très fort. Je me fait trimballer de gauche à droite avec mon gros sac à dos. Nous prenons le temps de jouer avec le vent en haut d’un col, puis nous gagnons tranquillement le point de retour. Nous fêtons la fin de ce trek avec un bon cappuccino avant de prendre un bateau qui nous ramènera à un bus, pour enfin rejoindre Puerto Natales quelques heures et un beau coucher de soleil plus tard.
Je suis très émue à l’arrivée à Paine Grande. Voilà, 85km plus tard, 5 jours et 3215m de dénivelé positif dans les jambes, je l’ai fait, je suis venue à bout du trek du W, une des randonnées les plus emblématiques de la planète. Quelle fierté !
Je suis contente de moi, mais aussi étonnée de mes capacités. Je trouve que je marche bien, à un bon rythme et je me suis sentie vraiment bien pendant ces 5 jours. Malgré quelques crises d’asthme, la fatigue et la réalité de mon corps qui récupère moins bien que d’autres, je me suis sentie bien et à l’aise dans cette randonnée.
J’ai eu le temps de savourer cette première victoire depuis, et j’ai maintenant hâte de repartir en trek quelques jours. Me déconnecter de toute réalité pour me reconnecter à moi-même, à mon corps et à mes ressentis. C’était mon premier trek de ce tour du monde, et j’ai déjà hâte de vivre les prochains.
Punta Arenas :
Logement : Pardo & Shackleton. 21€, chambre privée de 3 lits simples, salle de bain privée, cuisine, petit déjeuner inclus.
Puerto Natales :
Logement : La Casa de Barro. 17€, dortoir mixte, cuisine, espace commun.
A Faire : Promenade au bord du lac
Moyenne : 50€/jour/pers.
Parc Torres del Paine :
Campings : Central. 37 $US/emplacement de tente. Douches, WC, eau chaude, prises USB à la réception, (Wifi payant), location de matériel.
Francès. 37 $US/emplacement de tente, douches, WC, eau chaude, restaurant, plateformes, location de matériel, prises à la réception, (wifi payant).
Paine Grande. 10 $US/emplacement de tente, douches, eau chaude, WC, logement en dur, épicerie, prises de courant, (wifi payant), restaurant, café.
Grey. 10 $US/emplacement de tente, douches, eau chaude, mini-market, WC, espace couvert pour les repas, logement en dur, (wifi payant).
Le Parc : entrée du parc (20€), catamaran Paine Grande -> Pudeto (29€)
Moyenne : 33€/jour/pers
Les informations et tarifs sont valables pour la fin de la haute saison (début avril).
En haute saison (du 1er octobre au 30 avril), la fréquentation du parc est très haute surtout en janvier et février. En basse saison, la présence d’un guide de la CONAF (organisme qui gère le parc) est obligatoire.
Si cet article t’a plu, t’a été utile ou si tu as quelque chose à ajouter, n’hésites pas à partager ou à laisser un commentaire !
Vallée frontière, la vallée de la Nubra aux portes de la route de la soie est accessible seulement depuis 1995 par un col de 5400m.
A quelques virages de Leh, les monastères blancs veillent sur la vallée de l’Indus et le calme toujours, appuie les lumières de l’Himalaya.
Le trek de Digar-La, hors des sentiers battus, traverse le col de Digar-La qui relie les vallées de l’Indus et de la Nubra.
Vous envisagez de devenir un partenaire de La Mariposa, n’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus.
Inscrivez vous à la newsletter pour suivre les aventures de La Mariposa.
La Mariposa 2023 ©
Commentaires récents