Volcan Acatenango

20 km – 2 jours – 2090 D+

Le volcan Acatenango est un volcan au sud du Guatemala. Il est jumeau du Fuego par la base. Ce dernier étant un des volcans les plus actifs du monde avec environ une éruption toutes les 15 minutes. Cette randonnée a aussi été une des plus difficiles du projet.

Acatenango

« Si les hommes ne dansaient pas sur les volcans, je me demande où et quand ils danseraient; l’important est de savoir qu’on a le volcan sous les pieds afin de goûter son plaisir d’être libre. »

Culminant à plus de 4000m d’altitude, le volcan Acatenango est siamois de part sa base avec le Fuego. Un des volcans les plus actifs de la planète.

A quelques mètres d’Antigua, le Fuego culmine à 3763 mètres d’altitude. Il ne se situe qu’a trente kilomètres de la capitale et est un volcan de type explosif.

A plusieurs reprises depuis 2015, de violentes eruptions et colonnes de cendres ont provoquées l’evacuation des villages alentours. En 2018, l’une d’entre-elle a été particulièrement violente et a provoquée la mort de 114 personnes se trouvant sur le volcan. 8 villages ont étés détruits, notamment San Jose Calderas.

C’est dans ce village reconstruit que la famille du guide nous accueillera. Une partie des fonds partira pour la reconstruction et le développement du village.

San Jose Calderas.

San Jose Calderas est un petit village à 1h30 d’Antigua. Au pied du volcan Acatenango où nous passerons la nuit chez des locaux.
Nous sommes le lundi de Pentecôte et nos hôtes sont à l’église pour la fête du village. Des enfants nous observent du coin de l’oeil. Ni une ni deux, nous improvisons un foot avec eux et engageons un match sportif et plein de rebondissements. Parfois interrompus par des enfants de 13 ans traversants le village au volant de voitures (oui, la scène est surprenante.. mais légale apparement !), les locaux nous font courir mais nous ne perdons pas la face. 6 contre 3, ils étaient nombreux et bien entrainés !

Nous passons ensuite un super moment avec la famille et partageons un bon repas.
Notre hôte nous explique que son frère Elvin a ouvert la première agence pour le volcan Fuego en voyant le potentiel du site naturel. Il a développé le tourisme dans le village grâce à ses études avancées.
Il nous explique également que le volcan dort depuis presque 3 semaines et qu’il semble vouloir dormir encore 10 jours de plus selon les signes. Nous ne le verrons donc pas en éruption. Les aléas de la nature nous causent une belle déception et monter sera moins excitant que prévu. Nous nous ne perdons pas notre optimisme croisons quand même les doigts pour un miracle. 

Soudain, les téléphones se mettent à sonner, chacun chuchote et s’agite. La Grand-Mère vient nous annoncer que le volcan Fuego est entrain de se réveiller et qu’une grosse éruption vient d’avoir lieu. Il a finit de dormir. Quelle chance incroyable nous avons ! Le volcan Acatenango est une ascension emblématique d’Amérique centrale. On y monte pour voir le volcan Fuego en éruption et la lave couler à la nuit tombée. On peut également marcher quelques heures de plus et aller directement sur le Fuego, au plus près du spectacle. Imaginez la chance que l’on a que le volcan se réveille seulement quelques heures avant notre ascension. Sans ça, nous n’aurions vu qu’une simple montagne un peu sombre !

Une ascencion sous la pluie.

Nous nous mettons en route pour la randonnée. Par chance, le volcan étant endormi depuis un moment, les touristes se font plus rares et nous ne sommes que 7 (sur 25 habituellement !). Nous ne croisons que peux de groupes en chemin, c’est plaisant.

Le chemin monte à pic dans le sable volcanique, sur les flancs du volcan Acatenango. Deux pas en avant, un pas en arrière. Ca n’est pas facile et le gros sac pèse son poids. En effet, il faut monter l’eau, le repas et des vêtements chauds pour deux jours ! Là il fait 20 degrés mais ce soir, les températures pourront descendre jusqu’à -10°. Malgré tout, le rythme est bon et nous arrivons au camp de base en 3h30 au lieu de 4 à 5h. C’était une marche difficile et interminable. Uniquement du dénivelé positif et très (trop) peu de virages. Nous ne sommes pas fâchés d’arriver alors que la pluie commence à s’en mêler !

Nous voilà donc arrivés à 3600m d’altitude. Le temps est gris, et nous ne voyons même pas le Fuego juste en face de nous. On espère très fort que le temps va se dégager mais pour le moment, c’est la pluie qui nous nargue. Une éclaircie, enfin ! Pendant 2 minutes nous voyons le Fuego entre les nuages qui avancent vite pour le recouvrir à nouveau.

Quand soudain.. Baboummmm !!
Une magnifique éruption dans la trouée de nuage. Incroyable. L’émotion est palpable, le temps semble se figer. On célèbre ce moment et le camp de base s’égaille de tous les côtés. Ce panache de cendre s’élevant dans le ciel est pour nous une belle récompense à cette matinée difficile. Pour les guides, il est signe que le tourisme, et donc le travail, reprennent. Comme le volcan se réveille à peine, la fréquence des éruptions est plus espacée que les 15 minutes habituelles. Malheureusement les nuages ont repris leur place et nous n’aurons que le bruit sourd des explosions pourtant si proches.

A l'assaut d'El Fuego.

La pluie s’en donne à cœur joie et nous sommes autour du feu. Dans la grisaille humide de la déception, à quelques mètres du sommet du volcan Acatenango. C’est finalement 1h plus tard que le ciel se dégagera et nous nous mettrons en route. 20 minutes de descente, 30 minutes de montée à pic dans le sable. Et en haut.. la purée de poix ! Jour blanc comme on dit chez nous. On ne voit pas à 5m et une bruine fine nous fouette le visage.

Une trouée dans les nuages nous laissera voir une magnifique éruption qui fera trembler la terre sous nos pieds. Quelques minutes plus tard, la nuit tombante nous permettra de voir la lave rougeoyante sur le ciel menaçant. Imaginez un ciel d’orage, des éclairs tout autour de vous, un volcan en éruption à quelques mètres devant. La lave rougeoyante s’élevant dans le ciel et vous, tout petit sur cette crête de sable. Le vide de chaque côté et un monstre de feu juste devant, imposant, intense.

La situation était carrément incroyable.

Déstabilisante, effrayante, insensée, mystique, extraordinaire.. ? Je ne saurais pas quel mot employer pour décrire cette ambiance apocalyptique où le bruit sourd de l’orage répondait à ceux des éruptions et où les éclairs illuminaient tout autant le ciel que la lave en fusion. Unique peut être ?

Nous redescendons rapidement. L’orage s’est rapproché et la pluie nous surprend. A la lueur des lampes frontales, nous redescendons le flanc du volcan toujours actif mais caché derrière cet épais mur de brume, au son de l’orage de plus en plus proche et sous les flashs des éclairs zébrants le ciel devenu presque noir. Surréaliste.

Dans la nuit, pendant que nous attendons patiemment autour du feu que le temps s’adoucisse, nous verrons une magnifique éruption où la lave ira titiller les cieux dans une explosion sonore. Encore des cris de joie. Et quelques larmes. C’est un moment très émouvant que de voir ce spectacle unique que la nature nous offre. Incroyable, unique.

Je n’ai que très peu d’images de ces incroyables moments, voulant profiter en direct du spectacle dont je ne reviens toujours pas.

Lever de soleil sur l'Acatenango.

Le lendemain, réveil à 4h du matin. Nous partons à l’ascension du volcan Acatenengo.
Direction le sommet à 4000m d’altitude. A la lueur de la frontale et au rythme de la respiration difficile à cause froid, de l’air lourd de l’orage de la veille et du réveil matinal. Il est tôt, le sol est très sableux et ça montre raide, encore. Nous somme lents cette fois-ci.

Finalement, nous verrons le lever de soleil en route et non en haut. Un des plus beau de ma vie c’est certain ! La boule de feu rougeoyante transperçant les nuages et éclairant les sommets volcaniques tout autour, dans des couleurs flamboyantes se reflétants sur les nuages et se frottants au choc thermique de la froideur de la nuit rencontrant la chaleur de l’aube. Décidément, la nature semble vouloir se rattraper de son humeur grise de la veille ! 

Nous arrivons enfin au sommet (qui est en fait un cratère) quand les deux groupes présents redescendent. Nous sommes seuls.

Quel moment unique ! Il fait très froid et il est difficile de rester immobile, mais le panorama à 360° est à couper le souffle.

Le ciel d’après orage filtre les rayons du soleil se reflétant sur la mer de nuages plus bas. Les sommets volcaniques percent le ciel pour laisser apparaître leur masse sombre et surtout.. Le silence. Pas un bruit. Seulement le calme après la tempête et la planète qui se réveille froidement d’une nuit pluvieuse. Quel moment merveilleux, intense. Un réel climat de paix plane sur ces minutes hors du temps.

Nous nous arrachons à regrets à ce panorama (le froid aidant) pour redescendre du sommet du volcan Acatenango au camp de base. 

C’est en courant dans le sable que nous filons vers le petit déjeuner. Bien plus simple et plus fun qu’à l’aller !
Au milieu de la descente, une énorme éruption à nouveau. Le panache de cendres est bien plus gros que les fois précédentes. Il s’élève lentement vers le ciel et ce bruit sourd nous immobilise. Wahou. Je n’ai pas plus de mots à vous proposer, juste Wahou.

Retour sur la terre ferme.

Après le petit déjeuner, il est temps de plier bagages. Toujours un œil louchant sur les fumeroles, nous entamons la descente sur les flancs du volcan Acatenango et quittons ce paradis des enfers. Il nous faudra un peu moins de 2h pour avaler les kilomètres en courant et se retrouver tout en bas. La boucle est bouclée, retour à la civilisation. Nous sommes à nouveau accueillis comme des princes par la famille, et je reprends la route pour le nord. Epuisée mais surtout encore ébahi par ces deux derniers jours.

Il me faudra un peu de temps et revoir les photos pour vraiment réaliser l’incroyable experience que j’ai vécue.

Nous n’avons pas eu la chance de voir de magnifiques éruptions sur un ciel dégagé et la lave qui coule de part et d’autre des flancs volcan. Cependant, cet orage et ces éruptions, l’ambiance, le (très) peu de monde, ce lever de soleil incroyable, la difficulté de la marche.. Tout ça ont rendus ce trek unique et inoubliable et vraiment marquant. Je suis heureuse et reconnaissante d’avoir vécu cette experience unique et espère avoir réussie à retranscrire ici ce moment au plus juste. Entre beauté et émotion, entre ambiance et ressentie, il n’est pas facile de transmettre l’extraordinaire par des mots. Pour ma part j’en resterais marquée pour toute ma vie.

Liens et infos :

Antigua :
Logement : Hospedaje El Viajero, 10€, chambre privée, SDB partagée
Esperanza Hostel, 6€, dortoir mixte SDB partagée, cuisine
Food : Luna de Miel  
A Faire : Ascension de l’Acatenango et du Fuego avec Viking tours (90€)
Moyenne : 30€/jour/pers.

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