Ushuaia, surnommée El fin del mundo (le bout du monde), est la porte d’entrée vers l’Antarctique et le pôle Sud.
Site exceptionnel qui voit les Andes plonger dans la mer, c’est l’un des endroits les plus fascinants du monde.

Ushuaia

« La nature est éternellement jeune, belle et généreuse. Elle possède le secret du bonheur, et nul n'a su le lui ravir. »

Pointe des Andes et fin du continent Sud Américain, la capitale de la Terre de Feu fascine.
A la découverte de cette terre du bout du monde.

La Terre de Feu est divisée entre l’Argentine et le Chili. Elle est composée d’une île principale (La Grande île de la Terre de Feu) et de 4 petites îles (îles Dawson, Navarino, Hoste et l’île des Etats).
Elle est séparée de la Patagonie par le Détroit de Magellan et de l’Antarctique par le Passage de Drake.

Ushuaia, sa capitale, est considérée comme étant la ville plus australe du monde.
A son entrée, un patchwork de maisons dépareillées de toutes les couleurs et de toutes les formes, en bois et en tôle ondulée accueil les touristes et aventuriers du monde entier.

Du Canal Beagle à la Laguna Esmeralda, de l’épave du Saint Christophe au Parc Tierra del Fuego, cette étape au coeur de l’automne australe est à coup sûr un voyage dont on ne revient pas indemne.

La ville d'Ushuaia.

Après 35h de bus dont la traversé du célèbre détroit de Magellan, j’arrive enfin à Ushuaia. Les températures tropicales ont laissées place à un climat plus austral et le grand désert de Patagonie à disparu pour les couleurs automnales de la Terre de Feu.

Ushuaia compte environ 81000 habitants et est très prisée des touristes et voyageurs du monde entier en quête d’aventures au bout du monde. Il faut mettre de côté le centre ville et son appel à la surconsommation, les boutiques et agences d’excursions en tout genre à des prix parfois exubérants, et le charme pourra alors opérer au détour d’une randonnée et des couleurs automnales à couper le souffle. 

En se promenant dans la ville, de nombreux panneaux revendiquent le bout du monde et l’appartenance des Îles Malvines. Il y a aussi beaucoup de points de vue sur le Canal Beagle et la célèbre épave du Saint Christophe, remorqueur de la seconde guerre mondiale qui sera ensuite affecté au Canal Beagle en 1953. Les maisons colorées entourées des montagnes de la fin de la cordillère des Andes, les couleurs automnales et le charme des lieux nous mettent dans une ambiance unique pour les prochains jours.

La laguna Esmeralda.

A une vingtaine de kilomètres d’Ushuaia se trouve la célèbre randonnée de la Laguna Esmeralda (Lac Emeraude) située dans la vallée de Tierra Mayor.
Le panneau annonce 11km de marche. Le chemin est facile. C’est quasiment plat et des passerelles ont étés installées pour traverser les marécages et ne pas abimer la nature avec le flux incessant de marcheurs. En effet, nous sommes loin d’être seuls ! C’est une des marches réputées et faciles du coin.

Dès les premières minutes de randonnée, la beauté des lieux nous happe. J’ai l’impression de découvrir ce qu’est le véritable automne et ses couleurs chatoyantes. Du rouge, du bordeaux, du orange, du jaune, du vert, toutes ces couleurs déclinées en camaïeux, tous ces arbres contrastants avec les montagnes enneigées aux alentours. C’est fascinant de beauté. Le reflet parfait des montagnes dans les petits lacs, les rivières se frayant un chemin dans cette vallée semblant être peinte dans un exercice de contraste.. Il est difficile de décrire l’étendue de la beauté des paysages tant elle est liée à une ambiance particulière à ces lieux. Et étonnamment malgré le nombre de promeneurs, un calme apaisant, comme si la nature absorbait le bruit des humains pour nous offrir le calme paisible qu’elle mérite.

 Nous arrivons à la Laguna pour l’heure du pic-nique. Derrière la beauté du paysage, la réalité de la foule est saisissante. Nous partons rapidement pour le tour du lac où nous aurons la chance d’observer 2 castors peu farouches se battants pour une branche et un caracara huppé (un rapace charognard opportuniste) prenant le soleil et guettant des éventuels restes de pic-nique. Et toujours ce cadre enchanteur et apaisant des terres australes. 

La laguna Turquesa.

Quelques kilomètres plus loin sur la route, nous rejoignons le chemin de la Laguna Turquesa (Lac Turquoise).

C’est une autre ambiance qui nous attends !
Seulement quelques promeneurs se sont aventurés sur ce sentier extrêmement boueux et dénivelé. La marche s’avèrera compliquée, la boue générée par le mauvais temps automnal rendant la progression difficile. 

Après quelques efforts, nous arrivons sur un petit lac de montagne, plutôt semblable à nos lacs alpins et d’un joli bleu turquoise. Ça n’en est pas moins beau ! L’ambiance est calme et le panorama très joli. Le froid commence à se faire sentir et le vent à se lever, la fin de journée approche sur le Grand Sud.

Le Canal Beagle.

Un autre jour, une autre expérience ! Cette fois-ci nous partons en expédition sur le canal Beagle.
Tenant son nom du bateau conduit par le capitaine Fitz Roy et ayant conduit Charles Darwin en terre de feu, ce canal sépare l’Argentine du Chili et abrite de nombreuses espèces marines et aviaires, ainsi que le célèbre phare des éclaireurs et ses îlots du même nom.

Nous prenons place sur une petite embarcation. Ushuaia s’éloigne sur la ligne d’horizon et très vite, nous apercevons les évents des baleines très proches de nous. Sous le vol majestueux des albatros, les premières baleines montrent leur ligne dorsale à quelques mètres de nous. C’est ici que le temps va se figer, et qu’une expérience hors du temps va commencer.

Environ 5 ou 6 baleines nous suivent et se montrent régulièrement, tantôt le dos et les évents pour reprendre leur souffle, tantôt la queue au moment de plonger. Pendant ce temps là, de nombreuses otaries et lions de mer s’amusent et jouent autour du bateau. Et toujours ces albatros chassants dans un balais aérien. Et ça et là des cormorans par centaines, posés sur leurs ilots comme si chaque centimètre de rocher était un bien précieux. Et l’eau transparente nous laissant observer les courbes des otaries filants sous l’eau avant de sauter si près du bateau qu’on pourrait les toucher.

 Et au milieu de cette faune incroyable, le phare des Eclaireurs qui, du haut de ses 11 mètres, trône sur son rocher pour prévenir des nombreux îlots alentours (Isla de los pajaros (île aux oiseaux), Isla de los lobos (île des lions de mer)..) . Plus rien ne semble avoir d’importance ici. Je revois ces reportages qui m’ont tant fascinée petite, et prend conscience de la chance que j’ai d’être ici, au coeur de cette nature incroyable et des embruns au goût d’Antarctique.

Nous partons alors à quelques heures de route de là, plus à l’est de la Terre de Feu. Nous passons par le  lieu où le film The Revenant a été tourné, et embarquons dans un autre petit bateau. Cette fois-ci, direction la Isla Martillo (île du marteau), surnommée aussi la Pinguinera. 

Ici, nous accosterons sans descendre pour observer au plus près les différentes espèces de manchots. Le manchot de Magellan est le principal occupant de l’île. C’est ici qu’on trouve la plus grande colonie de cette espèce. On y observe aussi le manchot royal et ses belles couleurs, ainsi que le manchot Papou, espèce dont la population augmente principalement sur cette île, et le manchot à touffe jaune qui a inspiré plusieurs personnages de dessins animés complète la famille.

C’est la fin de la période migratoire. Les derniers manchots attendent de perdre leur pelage juvénile afin d’avoir un pelage bien étanche et d’entamer la migration vers le sud. Nous aurons la chance d’observer les quelques spécimens restants sur l’ile et surtout, au moins un de chaque espèces ! 

Parque Nacional Tierra del Fuego.

L’automne étant déjà bien entamé et l’hiver montrant déjà le bout de son nez, la météo ne permettra pas de faire toutes les randonnées prévues. Cependant, il n’est pas question de partir sans avoir fait le célèbre Parque Nacional Tierra del Fuego (parc national de la Terre de Feu) !

Il y a plusieurs chemins de randonnées parcourant le parc. Nous marchons environ 18km et emprunterons tous les sentiers ouverts à cette saison.
Entre prairies, lacs, forêts et couleurs automnales, le parc n’était pas à la hauteur de la Laguna Esmeralda mais n’en était pas moins sympa pour autant.

Nous commençons la randonnée par la poste de la fin du monde, où il est possible d’envoyer des cartes avec un tampon unique de la poste la plus au Sud de la planète. Le bureau étant fermé pour cause de weekend, nous nous mettrons en route au travers des bois sous les belles lumières australes du mois de mars.

Nous arrivons en fin de journée à Bahia Lapataia et ses points de vue. Ici se termine la Ruta 3 qui descend de Buenos Aires sur 3079 km. Je l’aurais donc empruntée de bout en bout ! La Ruta 3, c’est aussi le premier tronçon de la Panaméricaine, route mythique du continent remontant la côte ouest jusqu’à l’Alaska. Je la suivrai jusqu’au Guatemala, un beau périple en perspective.

A Ushuaia, les levers comme les couchers de soleil sont magnifiques et le ciel semble prendre feu à chaque crépuscules comme à chaque aubes. Même si d’après les légendes, son nom n’a rien à voir avec les couleurs du ciel, on peut facilement lui attribuer un peu de mérite au nom de Terre de Feu.
Nous quitterons les terres australes au lever du soleil, alors qu’une épaisse couche de neige aura recouvert la nature, ajoutant de la magie à ces paysages et à ces moments déconnectés du monde. L’hiver arrive, et je remonte vers le Nord.

Liens et infos :

Ushuaia :
Logements : Appartement pour 3 (Booking). 7€, studette indépendante, 3 lits simples, cuisine, salle de bain.
Appartement pour 3 (Airbnb). 16€, appartement privé, cuisine, chambre 3 lits simples à l’étage, salle de bain.
Food : Tante Sara Café & Bar
A Faire : Canal Beagle et Pinguinera (Agence Paludines, 56€), Laguna Esmeralda et Turquesa, Parc Tierra del Fuego (13€)
Moyenne : 34€/jour/pers.

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